ancien orgue Didier Van Caster Bayon

Les origines de l'orgue de Bayon doivent probablement être recherchées à Montiers-sur-Saulx, chef-lieu de canton meusien où l'abbé Clergeau livra un orgue neuf en 1861. Curé de Villeblevin dans l'Yonne et chanoine de la cathédrale de Sens, l'abbé Emile Clergeau vendait, au milieu du XIXe siècle, des petites orgues d'un clavier et pédalier accroché, de six à huit jeux, le plus souvent avec un buffet néo-baroque ou plus rarement avec un buffet néo-gothique, à deux tourelles séparées par une plate-face. Ces instruments semblent avoir été confectionnés en sous-traitance par Jean-Baptiste Alizant et son fils Auguste à Mirecourt, dans les Vosges. (orgues Clergeau existant encore)

L'orgue de Montiers-sur-Saulx, ayant coûté 3.800 francs, fut inauguré le 4 juin 1861 par Alfred Yung, organiste à Bar-le-Duc.

Composition initiale en 1861

Clavier manuel transpositeur

(54 notes, C-f''')

- Flûte 8'

- Bourdon 8'

- Voix Céleste 8' (f-f''')

- Prestant 4'

- Doublette 2'

- Cornet 4rgs (c'-f''')

- Trompette 8' B+D

- Clairon-Hautbois 4'-8' B+D

Pédale : 12 notes

Accrochée au clavier manuel.

Appel et renvoi des anches.

Le petit instrument de trois pieds perdu à la tribune ...

Trop réduit pour l'église de ce chef-lieu de canton, l'orgue Clergeau fut remplacé en 1902 par un instrument neuf de Charles Didier-Van-Caster, qui existe toujours, et fut repris pour 1.500 francs par le facteur de Nancy. Celui-ci le transforma et le remonta en 1904 dans l'église de Bayon, " encore dépourvue de ce meuble presque indispensable ". Didier-Van-Caster garda de l'orgue de Clergeau le buffet néo-baroque , le sommier, le réservoir et une partie des tuyaux, mais il le reconstruisit profondément et le dota de 16 jeux dont un jeu emprunté sur deux claviers et pédalier. La console est indépendante, tournée vers la nef de l'église. Joué pour la première fois le dimanche de Pâques 1904 par l'abbé Valentin Boulanger, il fut inauguré le dimanche suivant par Camille Martin, titulaire de l'orgue Cavaillé-Coll de Charmes. Son rapport de réception fut partiellement cité par le bulletin du Doyenné de Bayon de juin 1904.

Il est mentionné dans l'inventaire de 1906.

Composition de l'instrument après agrandissement

I Grand-Orgue (54 notes)

- Bourdon 16', Montre 8', Bourdon 8', Flûte Harmonique 8', Salicional 8', Prestant 4', Doublette 2'.

II Récit expressif (54 notes)

- Flûte d'orchestre 8', Gambe 8', Voix Céleste 8', Flûte octaviante 4', Trompette 8', Basson-Hautbois 8',

Voix Humaine 8', Clairon 4'.

Pédale (30 notes)

- Soubasse 16' (Empunt du Bourdon 16' du G-O)

Accouplement II/I

Tirasses I et II

Appel anches (Trompette et Clairon)

Trémolo II

Tourelle

Esthétiquement, l'instrument a une apparence assez modeste avec une façade de trois pieds, ce qui est expliqué par l'origine de l'orgue : ce n'était qu'un petit positif de 8 jeux...

Les boiseries sont en chêne verni et en sapin. Comme cela arrive souvent chez Clergeau, le petit buffet néo-baroque se compose de deux tourelles et d'une grande plate-face centrale. L'ensemble est surmonté de claires-voies sculptées. Depuis l'agrandissement de l'instrument, ce sont les jalousies de la boîte expressive qui font office de paroi arrière du grand orgue.

Les deux sommiers sont à gravures, chromatique pour le récit, et chromatique avec ravalement diatonique pour la première octave au GO.

L'instrument fut endommagé au cours de la seconde guerre, il fut réparé après 1945 au titre de Dommages de guerre.

En 1970, la Voix Humaine du récit laisse place à un Plein-Jeu 3 rgs posé par Haerpfer-Erman, dans le but d'éclaircir la palette sonore.

Le dernier entretien par Haerpfer date de 1974.

Après un dernier concert public le 25 février 2007, et une dernière audition des élèves de la classe d'orgue en juin, il a été démonté en août et octobre de la même année.

Composition de l'instrument jusqu'en 2007