Histoire de l'église Saint Martin de Bayon

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Description

Elle fut construite entre 1881 et 1884 sur l'emplacement de l'ancienne chapelle castrale qui menaçait ruine. Elle s'apparente par son style à celui de la Renaissance espagnole avec un portail qui rappelle celui de Fatima, mais sans l'avoir inspiré ; les apparitions de Fatima ayant eu lieu en 1917.

Tous les éléments intéressants de l'ancienne église ont été sauvegardés et mis en valeur dans la nouvelle. D'autres, plus récents, sont venus s'y ajouter.

Construite en pierre blanche, l'église est vaste. Sa nef, haute, présente deux collatéraux. Son transept est percé de grandes rosaces, ornées de vitraux modernes. Une collection de cartes postales de l'église est visible ici.

Intérieur de l'église

Deux statues en terre cuite représentant Saint Pierre qui porte la clef et Saint Paul tenant un parchemin sont actuellement déposées. Elles reprendront place à gauche et à droite du porche après restauration.

Deux chapelles se remarquent de chaque côté de l'entrée, ce sont celles qui possèdent les reliques artistiques les plus précieuses. Deux autres chapelles y répondent, de chaque côté du choeur.

La chapelle du Sépulcre (à gauche de l'entrée). Sur un vaste tombeau de pierre dure, décoré sur sa face antérieure de cinq ogives renfermant chacune deux ogives géminées plus petites, surmontées d'une rose, un Christ de grandeur naturelle est étendu, la tête couronnée d'épines, les traits nobles et reposés, les bras ramenés le long du corps, les mains croisées sur l'abdomen. Les parties découvertes de son corps sont modelées avec un souci, un respect des formes impeccables. A la tête et aux pieds du Christ, Nicodème et Joseph d'Arimathie, vêtus à une mode fantaisiste du XVIème siècle, tiennent les coins du linceul, prêts à en recouvrir le corps du Sauveur.


Intérieur de l'église  Intérieur de l'église  Intérieur de l'église  Intérieur de l'église  Intérieur de l'église  Intérieur de l'église

La Vierge et les Saintes Femmes qui l'entourent, assistent à la scène préparatoire à l'ensevelissement, rangées derrière le tombeau. La Vierge résignée se penche vers le corps du Christ, soutenue par Saint Jean. Ses dimensions sont ingérieures à celles du Christ ; l'artiste, sans doute, l'a voulue ainsi, puisqu'elle est sur un plan distant de celui du tombeau. La figure de cette Vierge n'a ni la grâce, ni la pureté classique d'une figure antique ; c'est celle, simple mais noble et plus vraie de l'une de nos paysannes, qui déplorent stoïquement la mort d'un fils.

Les trois Saintes Femmes qui sont à ses côtés, sur la même ligne, portent des vases contenant des parfums. Leur attitude est diversifiée, bien qu'elles aient à remplir le même rôle. La noblesse de leur attitude et de leurs traits, comme la sincérité du faire de leurs vêtements, sont à remarquer.

Ce beau groupe statuaire rappelle l'école de Ligier-Richier, vers 1540. Certains l'ont même attribué à cet illustre sculpteur lorrain.

Contre les murs de la même chapelle de gauche, on voit encore d'autres oeuvres sculpturales, qui portent le cachet de la même époque (XVIème siècle) et qui proviennent, elles aussi, de l'ancienne église de Bayon mais qui, d'après Quintard, y auraient été apportées de la chapelle de Fénétrange, avec l'arcature gothique.
L'une de ces statues représente Sainte Marguerite terrassant le dragon. Elle est supportée par une console de pierre, de l'époque. Une deuxième statue représente un Saint Roch à genoux ; à côté du Saint se prosterne un religieux, de proportions réduites. Suppport de même époque.
Un groupe éminemment curieux et de composition des plus originales représente le Père Eternel relevant le corps de son Fils et s'apprêtant à la conduire au Ciel.
Un Christ de grandeur naturelle, mutilé et de belle facture, du XVIIIème siècle, placé vis-à-vis du dernier groupe, complète la série remarquable de ces cinq oeuvres, dont l'une capitale, qu'on a rassemblées dans cette chapelle, reliques précieuses, rares, véritables richesses pour une église, pour la ville et la région qui les possèdent.

Dans la chapelle de droite, à l'entrée, l'autel est orné d'une pieta du XVème ou XVIème siècle provenant toujours de l'ancienne église, peut-être antérieurement de la chapelle de l'Hôpital.
La vierge, de grandeur naturelle et supérieure, comme dimensions, à celle du Christ, suivant une conception à laquelle on s'est maintes fois rallié, soutient, sur ses deux genoux, le corps du Christ. Elle est assise et a un port de reine, ses vêtements sont bien drapés. La statue est en pierre tendre, recouverte d'une peinture monochrome grise.

Les chapelles qui entourent le choeur sont dédiées à la Vierge et à Saint Martin (patron de la paroisse). Les vitraux représentent les sacrements et des scènes de l'histoire sainte. Le vitrail situé au-dessus de l'autel de Saint Martin porte un médaillon dans lequel figure le mémorial de Rethondes (l'armistice du 11 novembre 1918 a été signé le jour de la Saint Martin). Le médaillon du vitrail situé au-dessus de l'autel de la Vierge représente l'église de Bayon.


Historique :

L'église de Bayon a été reconstruite entre 1881 et 1884, quasiment à l'emplacement de l'ancienne chapelle castrale, qui menaçait alors ruine.

Durant plus d'un siècle (de 1777 à 1882), la chapelle accumule de nombreuses dégradations et accuse un manque d'entretien persistant. A plusieurs reprises, la reconstruction de l'église est évoquée, sans pour autant être concrétisée.

Après la Révolution (an 9), la chapelle est ouverte à tous vents. La toiture et les vitraux sont détruits. L'enduit des voûtes est tombé, les poutres et les planchers sont vermoulus.

En 1865, l'évêque de Nancy s'émeut de l'état de dégradation avancé de la chapelle et exhorte les paroissiens à lever une souscription, pour la reconstruction d'une église digne d'un chef-lieu de canton (AD WO 868).

Ce n'est qu'en 1879 que cette souscription est mise en place par l'abbé MICHEL et rapporte 101 022 francs, ainsi répartis : 76 022 F (souscription), 15 000 F (Fabrique), 10 000 F (Conseil Municipal) .

La nouvelle église est estimée à 153 000 francs et la différence fait l'objet d'une demande de subvention auprès de l'État et du Département.

La nouvelle église est consacrée le 24 septembre 1884. Elle est en forme de croix latine et orientée à l'Ouest, à l'opposé de l'église précédente. De style néo-renaissance, l'église a été conçue par Monsieur GIGOUT, architecte, et réalisée par Monsieur JEUDY, entrepreneur de travaux. Une église jumelle, construite par le même architecte et le même entrepreneur, fut inaugurée la même année à Laheycourt dans la Meuse. Son clocher s'est éboulé le 8 avril 1983.

La flèche est en Savonnière, pierre calcaire de Meuse assez dure, alors que le corps est en pierre d'Uruffe, calcaire gélif et blanc.

Plusieurs pierres et chapiteaux n'ont pas été sculptés, sans doute faute d'argent. De fait, ces pierres, souvent en saillie, n'ont pas été polies et sont restées à l'état brut de sciage.

À l'origine, les deux clochetons latéraux, ainsi que la tourelle d'escalier sont recouverts d'une toiture. Les hautes vasques, très lourdes, ne reposent que sur leur semelle, qui est fixée par un tenon en fer, sujet à la rouille.

  • 1905 : 21 ans après sa consécration, l'église présente des anomalies et des chutes de pierres. La commune fait appel au Préfet pour avoir le diagnostic d'un architecte. La même année, l'église est dotée d'un orgue construit par Charles Didier-Van Caster à partir d'un orgue Clergeau de 1861 qu'il avait récupéré à Montiers-sur-Saulx.
  • 1907 : Application de la séparation de l'Eglise et de l'Etat. La commune devient propriétaire de l'église.
  • 1911 : Monsieur BlET, architecte, réalise un rapport diagnostic du clocher à partir d'une nacelle (AD WO 865).
Plan église

Résumé du diagnostic de Monsieur BlET

    • un angle complet de corniches sous l'horloge est tombé sur la place où jouaient des enfants.
    • la pierre d'angle de la corniche tombée, dévoile une pose vicieuse, même criminelle, car elle n'est pas assez encastrée dans la masse de la maçonnerie.
    • des morceaux de corniche ont disparu et des pierres sont désagrégées.
    • une corniche est délitée et cette dernière est en équilibre instable, car ses joints sont ouverts et les arêtes fortement ébréchées.
    • la végétation prend racine et désolidarise les pierres. Des pierres à la base de la flèche sont effritées ce qui peut être excessivement dangereux pour la stabilité même de la flèche.
    • beaucoup de malfaçons sont décelées dans ce rapport. L'architecte dévoile que des saillies de corniches du chevet à l'Ouest, se désagrègent et plusieurs morceaux de pierre sont tombés.
    • les joints des pierres de la flèche sont souvent horizontaux et vidés en grande partie. En fait, l'inspection ultérieure sur échafaudage montre que les joints n'ont jamais été coulés et les pierres ne reposent que sur des cales en bois. Les seules traces de mortiers proviennent du ravalement. De ce fait, l'écrasement des arêtes intérieures est prévisible et par conséquence, l'éclatement du parement. L'épaisseur de la pierre ne fait que 20 cm, ce qui semble relativement fin.
    • de plus, le sommet de la flèche est composé de nombreuses pierres d'URUFFE de petites dimensions et il semble que l'on ait cherché à utiliser des chutes de chantier.
    • la lanterne souffre de dé jointoiement et les balustres sont instables. Là encore, les joints n'ont pas été coulés et la croix, qui n'est ni scellée, ni contreventée, provoque des oscillations dangereuses.
    • c'est à l'occasion de cette campagne que la coupole du lanterneau a été remplacée par du béton, afin de chaîner l'ensemble et d'assurer un scellement à la croix.
    • à la suite de ce rapport, la municipalité fait intervenir une entreprise pour purger les pierres qui risquent de tomber et fait remplacer les pierres délitées de la flèche par des remplissages de briques hourdées au ciment.
    • l'installation d'un échafaudage a alors permis d'approfondir le diagnostic et révélé des malfaçons "inouïes" de cet édifice.
  • 1918 : En octobre, la sacristie est incendiée, ainsi qu'une partie du chœur, où le carrelage s'est soulevé par endroit. Apparition de fissures au niveau du transept et quelques plaques d'enduit se sont décollées de la voûte.
  • 1924 : Les corniches du vaisseau ont été remplacées et toute la zinguerie a été renouvelée pour un montant global de 32 000 francs (archives municipales de Bayon). Ces travaux sont confirmés et précisés par une facture de l'entreprise GENY. Vraisemblablement, seules les corniches sur contreforts ont été remplacées aux endroits les plus critiques. Toutes ces pierres sont issues de la carrière de Savonnière. La pierre d'URUFFE est écartée.
  • 1934 : Les fissures du transept s'aggravent et les murs déversent. Les descentes ont été reprises, car mal dimensionnées. L'eau s'introduit dans les bois de charpente et s'écoule sur les voûtes. À cette occasion, les gouttières et descentes d'eau sont refaites à neuf, mais la municipalité n'a pas les moyens d'entreprendre un drain périphérique pour recueillir les eaux pluviales.
  • 1940 : Le réseau de récupération des eaux pluviales et les raccordements en pied de chute sont réalisés par Monsieur DUPERON. Les canalisations sont posées de chaque coté de l'église et traversent la propriété d'ORNANT avant de se jeter dans l'Euron. Le 20 juin, des tirs d'obus atteignent l'église. La voûte sur chœur est détruite ainsi que le maître-autel. La voûte centrale a été endommagée. La lustrerie et la sonnerie sont mises hors d'usage. La tour particulièrement visée a été fortement endommagée, ainsi que l'horloge et l'orgue. Le descriptif quantitatif des travaux, en date du 16 décembre 1940 (archives de la Mairie), donne l'ampleur et le détail des travaux à entreprendre pour réparer l'église. Monsieur SCHREINER, architecte est chargé de la restauration. Les voûtes son refaites avec des briques creuses de 0,08 d'épaisseur, hourdées au plâtre. Deux voûtes sur nef sont démolies et refaites entièrement. La pyramide du clocher est recouverte de silicate. Les clochetons latéraux sont recouverts par des coupoles en béton. Le chœur est totalement liaisonné par une grosse poutre de béton avec longerons sur la partie curviligne. Les maçonneries éventrées sont colmatées par des pierres d'EUVILLE et des moellons enduits. Les pierres sculptées endommagées sont remplacées par de la Savonnière. Toutes les pierres sont hourdées au ciment PORTLAND. Les toitures des bas cotés sont révisées avec des tuiles mécaniques JEANDELAINCOURT.
    Les dommages de guerre permettent aussi de refaire des bois de charpente de la nef qui sont vermoulus, l'escalier et l'électricité.
  • 1952 : En avril, les réfections du sol de l'église et du parvis sont entreprises. Le conseil opte pour la mise en place d'une mosaïque sur l'allée centrale. Les marches du parvis sont remplacées. En juin, l'entreprise Georges GROSS conçoit et réalise les vitraux, pour la somme de 3 314 400 francs. Le maître-autel est restauré par Lucien THOMAS le 25 octobre 1953. Avant cela, des travaux en régie sont entrepris par la mairie et concernent essentiellement un ravalement des façades avec réfection des joints au ciment sur les soubassements et un ravalement du clocher au chemin de fer, technique proscrite à l'heure actuelle, tant elle est néfaste pour la pierre.
  • 1955 : Achat d'un orgue électrostatique pour 300 000 Francs.
  • 1959 : Installation d'un nouveau système de chauffage.
  • 1970 : Sous la conduite de Monsieur DEHAYE, architecte, sont entrepris le traitement des charpentes de la nef, ainsi que la réfection de la zinguerie et de la couverture. Cette dernière semble être réalisée en bardeaux de bitumes sur panneaux de particules.
  • 1990 : Dépose des brisis, car les panneaux sont particulièrement usés, déformés et pourris. Les coyaux sont remplacés. Réfection de la couverture en ardoise sur contre-liteaux directement posés sur panneaux de particules. Repose du paratonnerre. Les travaux ont été prescrits par F. NICOLEN architecte à Pompey et réalisés par l'entreprise DURAND à Bayon.
  • 2008 : L'orgue est restauré par la manufacture Kern de Strasbourg avec une reconstruction qui le transforme en orgue symphonique. Les pièces non réutilisées nous ont été données par la mairie et nous en avons fait un orgue de choeur.
  • 2012 : Suite à un avis négatif de la commission de sécurité d'arrondissement, "tant que la stabilité du clocher ne sera pas assurée", le maire a du prendre, en janvier, un arrêté de fermeture au public. En mars, l'église est inscrite comme Monument Historique pour l'ensemble du bâtiment.
  • 2013 : L'entreprise Benoît Weber est choisie pour la consolidation lot1 et HCL pour le lot 2. La mise au tombeau, objet classé monument historique le 5 décembre 1908, fait l'objet d'une restauration qui a débuté en octobre 2013.
  • 2014 : Les travaux de confortement sont en cours.
Il est possible de faire une visite virtuelle de l'église.

Bibliographie

  • ARCHIVES DE MEURTHE ET MOSELLE :
  • Ø Documents liés à la reconstruction jusqu'en 1953 :
    14 W 67
    Série WO - WO 865 1809-1950 "érection d'une nouvelle église"
    Contient la correspondance entre le curé, le maire, le sous-préfet et même le ministre du culte.
    Série WO - WO 868 An X- 1950 compte de l'église.

    Ø Documents iconographiques :
    2 Fi 2402 : photos église
    2 FI 4166 : 31 photographies noir et blanc église.

  • ARCHIVES DU PRESBYTERE DE BAYON :
    Histoire et commémoration du centenaire de l'église de Bayon (1984) - Auteur inconnu
    Correspondance et rapport d'expertise conservés par Monsieur COSSERAT (ancien maire de Bayon)

  • ARCHIVES MUNICIPALES DE BAYON :

    Compte rendu de travaux - campagne de réfection de la couverture en 1970
    Compte rendu de travaux - campagne de réfection de la couverture en 1990